On entend trop souvent qu’un enfant ne respecte pas les consignes. En réalité dans la plupart des cas, il ne les a tout simplement pas comprises. Dans la formulation réside la fondation d’un exercice réussi. Plus il est jeune, plus l’énoncé doit être court et concrêt. Plus il grandit, plus les directives pourront être complexes et longues.
Comment adapter les consignes en fonction de l’âge de l’enfant ?
Un enfant de moins de 2 ans comprendra facilement des notions simples de type « Regarde le ballon ! » ou « Viens me voir ! ».
Pour les plus petits si nécessaire, on accompagnera le discours par des gestes directs en montrant le ballon par exemple.
À partir de 2 ans, on peut ajouter à cette consigne initiale un deuxième paramètre qui réunit plusieurs actions. La formule évolue vers « Prends le ballon et lance-le ! » ou « Attrape le cerceau et apporte-le-moi ! ».
Ces combinaisons insèrent de la hiérarchie dans les mouvements de motricité.
À 3 ans et plus, on va ajouter une variable additionnelle. Cet élément a pour objectif d’intégrer une action supplémentaire, un descriptif, un lieu, etc.. La consigne deviendra alors : « Prends le ballon sur le tapis, fais le rouler et apportele- moi ! ».
À partir de cet âge, leurs fonctions psychomotrices leur permettent d’assimiler cette succession d’informations et de les traiter dans le bon ordre. Si l’exercice n’est pas correctement réalisé, posez-vous cette question avant toutes les autres : « Mes consignes sont-elles claires pour lui ou elle ? ». Il y a de fortes chances que suite à une nouvelle formulation, l’enfant effectue parfaitement la tâche demandée.
La consigne adaptée aux ateliers de Gym Éveil
L’objectif est de rapidement mettre les enfants en action pour capter leur attention. La consigne initiale, préparée, doit être très accessible afin que chacun débute facilement les exercices.
« Bonjour les enfants, je donne un ballon à chacun et on le garde dans les mains ! ».
Afin de renforcer le message et augmenter l’acceptation par l’enfant, on peut illustrer la consigne en faisant appel à son imaginaire (pour plus d’informations, lire l’article sur l’imaginaire ici).
« Bonjour les enfants, je donne un ballon à chacun et on le garde dans les mains comme si c’était un trésor ! »
L’objectif de ces consignes précises est d’amener l’enfant rapidement au résultat sans le mettre en difficulté.
Cette première étape franchie, le lien est établi et il aura confiance en lui pour la suite. On peut ainsi rajouter des variables supplémentaires pour développer l’atelier de gym éveil. Cette progressivité permet de complexifier les exercices sans que l’enfant se perde dans les consignes.
Exemple pratique en Gym Éveil :
Objectif de l’atelier : travailler la motricité en lien avec la perception des couleurs.
Public : enfant de 3 - 5 ans
Matériel nécessaire : plusieurs objets de différentes couleurs
Progressivité de l’atelier et les types de consignes :
Phase 1 :
- « Touche un objet rouge ! »
- « Touche un objet bleu ! »
- « Touche un objet jaune ! »
Ces consignes permettent la mise en action très rapide. Vous pouvez en profiter pour observer sa réaction afin de mieux l’accompagner par la suite. Si le résultat est immédiat, alors on passe à la phase suivante :
Phase 2 :
- « Touche un objet rouge avec les pieds ! »
- « Touche un objet bleu avec la tête ! »
- « Touche un objet jaune avec les fesses ! »
Comme prévu, on introduit la deuxième variable dans l’exercice. Si les consignes sont comprises alors on passe à la phase suivante :
Phase 3 :
- « Touche un objet rouge et un objet vert ! »
- « Touche un objet bleu et un objet blanc ! »
On a basculé d’une consigne simple à une notion plus complexe pour lui, consistant à toucher deux couleurs différentes et de l’associer à des éléments de motricité. Si l’enfant réagit bien, il va naturellement vous demander de poursuivre avec d’autres exercices car il aime ce jeu. Vous pouvez les modifier tant que l’enfant atteint le résultat attendu.
Si on constate que l’enfant est en difficulté, alors on reste sur des consignes similaires afin de tranquillement l’amener au niveau. On peut varier les exercices afin de lui donner l’impression de recommencer un nouveau jeu et de ne pas avoir de sentiment d’échec, mais on reste sur le même niveau de difficulté. Vous pouvez par exemple lui demander « Mets tous les objets jaunes ensemble ! » si vous pensez qu’il a rencontré des soucis sur l’association ou la détermination des couleurs.
Cette progression dans les consignes est la clé essentielle pour créer le lien avec l’enfant et rester sur un échange actif. Vous pourrez ainsi évaluer son niveau et lui proposer les exercices les plus adaptés.