Entrer par l’imaginaire pour stimuler et développer la motricité des plus jeunes peut se mettre en place simplement.
Pourquoi est-il intéressant, voire essentiel, d’intégrer cette notion dans les ateliers de gym éveil ?

L’imaginaire permet dès la petite enfance de repousser les frontières de la motricité usuelle. L’enfant, par une projection mentale vers un objectif qu’il désire atteindre, va sortir plus facilement de sa zone de confort pour réaliser une action pour la première fois. C’est le principe même de la psychomotricité.
Tous les enfants créent à longueur de journée des jeux imaginaires, notamment en endossant différents rôles (tu fais la maîtresse, je fais le policier, je fais le bébé…). Il s’agit donc d’intégrer ces jeux aux exercices de gym éveil en leur proposant de nous suivre dans la découverte de nouvelles façons de se déplacer, plus complexes et évolutives. Nous cherchons ainsi à obtenir des progrès plus rapides en motricité générale, dans leur rapport aux autres et la connaissance de leur corps.

L’éducateur, l’assistante maternelle ou le parent va jouer un rôle clé dans cette démarche. Il faut préparer en amont un scénario précis, progressif et adapté à l’âge des participants. Dans un premier temps, on va mettre en place les éléments du décor essentiellement par la parole afin que les enfants puissent commencer à se situer dans ce nouvel univers. Il vous faudra être le premier à entrer pour les inciter à vous suivre dans l’histoire. Et c’est parti !


Exemple d’atelier de gym éveil : « Allons à la montagne ! »

Réunis dans la salle, on annonce au groupe qu’aujourd’hui nous partons à la montagne ! Il est donc nécessaire de s’équiper (vous pouvez en profiter pour intégrer des éléments pédagogiques, « Pourquoi faut-il du matériel adapté en
montagne ? »).
Vous remettez à chaque participant un sac à dos « imaginaire » que vous donnez précisément en main propre afin qu’il visualise correctement l’objet (vous devrez vous aussi en avoir une projection claire).

Quand tout le monde a son sac, vous invitez les enfants à le mettre sur leur dos en tenant bien les bretelles avec les mains fermées sur les épaules.
« C’est parti, je suis votre guide, suivez-moi ! Je connais le chemin qui va nous amener tout en haut de la montagne. »

Afin de poursuivre le voyage imaginaire, il va falloir l’enrichir « d’embûches » constituant autant d’activités différentes à réaliser tout le long du périple.
« Attention, il y a des orties devant nous et les orties… ça pique ! Levons les genoux bien haut pour passer au-dessus ! C’est bon, nous avons réussi ! »

Une fois que tous les participants ont exécuté l’exercice, vous les amenez vers l’obstacle suivant « sauter de rocher en rocher » puis vers celui d’après « passer sur un tronc d’arbre »… À vous d’établir votre parcours tout en restant sur des
durées courtes.

« Nous voici arrivés en haut de la montagne ! Bravo ! » C’est le moment où vous faites le lien avec le sac qu’ils portent précieusement depuis le départ.
« Ouvrons notre sac et regardons ce que nous avons à l’intérieur. Un goûter !! Prenons-le ! » Profitez-en pour échanger avec eux, « Et toi Clara, tu manges quoi ? Et toi Titouan ? »

Finissez ce délicieux goûter imaginaire et vous pouvez changer d’atelier.